Sur les platines de jazz’up

 

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JAZZ CRITIQUE Pop, funk, hip hop, reggae, quand le jazz flirt avec les frontières ou refuse tout simplement les genres, ça peut donner du bon comme du moins bon. Cette semaine, trois albums d’été en écoute sur les platines de jazz’up : Uberjam deux de John Scofield, Momentum de Jamie Cullum et Walking Shadows de Joshua Redman.

John Scofield : excellent !

On prend les mêmes (John Medeski au clavier, Andy Hess à la basse, Adam Deitch et Louis Cato à la batterie, etc.) et on recommence. Uberjam sortit en 2002 était très bon. Uberjam Deux l’est tout autaScofieldnt. D’ambiance groove (écouter Camelus) avec quelques touches de reggae comme Dub (que vous pouvez écouter en live ici), Scofield nous montre une fois de plus qu’un musicien n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour exister sur la scène jazz.

Jeu discret mais talentueux donc. “Je suis de la génération fusion, a-t-il expliqué à l’Afp voilà un mois environ. Si je devais dire quel est le concept pour ce projet, ce serait explorer les différentes formes de groove music. Nous allons du côté du funk, de l’afro beat, du reggae, de la house, du RnB et tout ce qu’il y a entre ces différents genres.” Belle découverte assurée.

John Scofield, Uberjam Deux

Jamie Cullum : jazz… vous avez dit jazz ?

Il dit aimer Ahmad Jamal et être influencé par Django Reinhardt. Mais qu’y a-t-il vraiment de jazz dans le dernier album Momentum de Jamie Cullum ? Le temps passe, les disques se succèdent et la musique du chanteur compositeur anglais ressemble de plus en plus à de la pop… à mesure qu’elle s’affaiblit. Qcullumuelques titres un tantinet hip-hop dont l’agréable Love For Sale enregistré avec le rappeur Roots Manuva. Un morceau vaguement électro (Everything You Didn’t DO) produit par le charismatique Dan the Automator. Une brève éclaircie gospel avec When I get Famous…mais sinon… rien.

Au final, on s’ennuie fermement. Et lorsque Collum tente quelques envolées, c’est façon façon Robbie Williams (Your’re Not The Only One) ou Elton John (Pure imagination).  On ose à peine y croire.

Jamie Cullum, Momentum

Joshua Redman : élégant.

Des cordes… beaucoup de cordes… Sorte d’exercice de style périlleux mêlant compos personnelles, reprises de standards (Lush Life de Billy Strayhorn par exemple), adaptations de musique classique (Adagio de Bach) ou pop (Let It Be des Beatles) le seizième opus de Joshua Redman Walking Shadows est produit par l’ami Brad Mehldau – qui tenait déjà le piano sur Moodswing (1994). Voilà donc les deux compères de nouveau réunis, comme au bon vieux temps, pour une heure de musique minimaliste et très soyeuse. Le duo estJoshua redman accompagné d’un orchestre symphonique (dirigé par Dan Coleman) sur une moitié d’album et joue en quartet sur l’autre moitié, avec le batteur Brian Blade et le contrebassiste Larry Grenadier. L’ensemble est homogène, élégant et sonne agréablement.

Joshua Redman est souvent considéré comme l’un des jazzmen les plus brillants de sa génération. Une réputation que Walking Shadows ne viendra certainement pas entacher.

Joshua Redma, Walking Shadows

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